Restauration du ployant du Musée Rolin à Autun
en dépôt au château de Versailles, Salon de Mercure
Description: ployant en bois sculpté et doré XVII°, piètements en X, à décor de doubles balustres, ornés de fleurs-de-lys et fleurons sur lequel sera posé un carreau de velours de soie.
Le ployant présente de nombreuses zones lacunaires en apprêt sur les traverses mais
également sur les montants (parties basses).
Ces manques fragilisent les zones voisines et dorées ; des soulèvements sont constatés.
La partie haute du ployant est beaucoup mieux conservée et présente moins d’éclats.
L’ensemble de la dorure est assez terne, les traverses quant à elles sont beaucoup plus
encrassées sur les quatre faces.
Des orifices d’émergence circulaires de petit diamètre sont visibles mais aucune trace de
sciure de bois
1 Le nettoyage :
Il va révéler une dorure en bon état de conservation au niveau des parties hautes, beaucoup
mieux conservées et plus lumineuses. Les traverses sont beaucoup plus fatiguées, usées, voir
dépourvues d’apprêt et de dorure. Le ployant a été doré à la détrempe.
Plusieurs techniques ont été utilisées pour cette phase de restauration en fonction des zones,
de l’efficacité ou de la fragilité : colle à mater,citrate de triammonium.
Les parties sculptées, faces non visibles et côté sol, sont beaucoup plus altérées. Il ne reste
pratiquement plus d’apprêt sur les culots ainsi que sur les arêtes et sur les fleurs
2 Le curetage des parties altérées et la préparation à l’encollage :
Les surfaces à bois vont être dégagées des substances étrangères (cire, salissure). Les bordures
des zones apprêtées sont curetées afin de recevoir l’encollage qui consolidera l’ensemble,
évitant ainsi toutes dégradations ultérieures. Les lacunes de petite taille sont encollées avec un dosage adapté de colle de peau de lapin
diluée et à chaud (ce qui permet une consolidation sans intervenir en apprêt).
3 L’encollage et le rebouchage :
Il est réalisé à partir d’un mélange de colle de peau de lapin préparée et de carbonate de
calcium (CaCO3) et couché à chaud.
Sur les parties non visibles, seul l’encollage est effectué pour consolider l’ensemble et
minimiser l’intervention.
Les lacunes sont ensuite rebouchées au gros blanc, mélange d’encollage et d’une charge plus
importante.
4 Le travail des fers
L’utilisation des fers à reparer va permettre de ciseler les arêtes
5 Les réintégrations: elles sont réalisées à partir d’assiette Lefranc & Bourgeois, teintée à la gouache
en première passe. Pour la seconde phase l’utilisation d’aquarelle et de colle de peau diluée a permis
la mise en teinte de toutes les zones restaurées
Bien qu’il soit difficile d’imiter de l’or avec de l’aquarelle, un travail sur les teintes et en
fonction des zones a été adapté.
L’utilisation de la pierre d’agate sur les parties réintégrées a permis de mieux fondre les
parties aquarellées avec les parties apprêtées et brunies.