Table XVII°

Table XVII°

samedi 14 avril 2012

Daniel Sievert

Daniel Sievert




Né le 17 juillet 1946 à Bures sur Yvette
Passionné de dessin dès sa plus tendre enfance, Daniel Sievert souhaite très vite s'orienter vers 
une activité artistique. Le hasard va décider de sa carrière.

A la suite d'un concours qu'il passe rue des Réservoirs à Versailles, sa mère et son parrain se
rendent pour lui à un rendez-vous au centre de placement de main-d'oeuvre situé rue de Noailles.
Deux propositions correspondent au profil de Daniel : la première pour oeuvrer comme 
commis d'architecte, la seconde comme apprenti auprès d'un artisan doreur.
La seconde étant plus intéressante sur le plan pécunier, il décide de rejoindre, le 1er janvier 1960,
l'atelier de M. André GRANVOINET, Meilleur Ouvrier de France, Doreur en titre au 
château de Versailles.
Il effectue ses quatre années d'apprentissage dans cet atelier privé, en alternance avec l'Ecole
 Faidherbe


Monsieur PAULET, "Prix de Rome en Peinture et Restauration" qui avait déjà 
remarqué ses qualités de dessinateur lui conseille de se perfectionner dans les beaux-arts.

Il s'inscrit alors à l'Ecole des Beaux-Arts de Versailles dont il suit les cours du soir pendant 
trois ans, après avoir effectué son travail au château, et de Paris où il se rend le week-end.
Un artisan restaurateur travaillant au château lui permet de rencontrer 
Monsieur LEPICARD, Compagnon du Tour de France. Celui-ci lui parle du compagnonnage 
et devient son parrain lorsque Daniel décide d'intégrer les Compagnons du Tour de France 
des devoirs unis sous le nom de "Ile de France au coeur d'or".
Cinq années de Tour de France en complément d'études de sculpture et de gravure 
à l'Ecole Boule    ainsi que quelques apparitions au château termineront sa formation.
Il succède ensuite durant cinq ans à Monsieur GRANVOINET en qualité d'Artisan 
Doreur pour le château de Versailles.
En 1978, pour plus de confort, il passe un concours de fonctionnaire pour devenir salarié 
du château comme Responsable de l'Atelier de Dorure.
52 ans de métier passés au service du château, dont 18 au sein d'un atelier privé et
 34 au sein de l'atelier muséographique.

Daniel Sievert a fait valoir ses droits à la retraite (bien mérités) le 1° janvier 2012 




Photo Paris Match, chambre de la Reine avec Gérald Van der Kemp, conservateur 
général et directeur du château, lors de l'inauguration de la chambre de la Reine.




Merci à Lisa Staniforth-Gourdon , directrice de l'EAM-Versailles, d'avoir rédigé ce 
portrait de Daniel à l'occasion d'un salon du patrimoine où il avait été mis à 
l'honneur sur le stand de l'école, et à Adrien Brotons pour la photo.

jeudi 12 avril 2012

restauration de cadres

Après cette période consacrée à la voiture du Sacre de Charles X, l'atelier restaure actuellement des cadres dont
- Bataille de Zurich, le 25 septembre 1799 , par François Bouchot (1800-1842), huile sur toile de 0,610 de hauteur par 0,690 de longueur.


Le peintre a réalisé un grand format qui est exposé dans la galerie des Batailles.
La bataille oppose l'armée française commandée par Masséna aux russes commandés par Korsakov.




Biographie: né à Paris en 1800, et mort en 1842 dans cette même ville. Il épouse une des filles du chanteur d'opéra Luigi Lablache qui, veuve, épouse en secondes noces le pianiste Sigismund Thalberg. Il réalise plusieurs commandes pour le roi Louis-Philippe, Il est aussi l'auteur du tableau sur le Coup d'État du 18 brumaire, représentant Bonaparte au Conseil des Cinq-Cents à Saint-Cloud, le 10 novembre 1799, exposé au musée national du château de Versailles ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Bouchot   ).

mardi 3 avril 2012

Les déplacements du pouvoir

Les déplacements du pouvoir M le magazine du Monde | 16.03.2012 à 12h28 Par Christophe Donner
Rois et présidents, papes et dictateurs, la question s'est posée aux régnants de toutes les époques : comment conserver le pouvoir en voyageant ? Car celui qui va à la chasse perd sa place. Même de droit divin, le don d'ubiquité ne leur étant pas accordé, monarques et édiles ont dû se rabattre sur la formule la moins pratique mais la plus sûre : emporter avec eux, sinon le pouvoir, du moins ses attributs, quelque chose qui ressemblerait à un trône mobile et qui serait donc aussi éclatant, haut et coûteux : un carrosse. Tout est symbole dans le pouvoir, l'oublier c'est choir ; en montant dans sa discrète berline de monsieur Durand, Louis XVI perd ce qui lui restait de pouvoir. Qui se serait permis d'arrêter un carrosse royal dans ce trou pourri de Varennes ? Deux ans plus tôt, son fils Louis-Charles, alors âgé de 4 ans, en fait l'expérience quand il circule dans les allées de Versailles à bord de sa calèche tirée par un valet. Le futur Louis XVII apprend à régner tout en se déplaçant dans sa miniature. Elle existe toujours, du moins a-t-elle été restaurée à l'identique, et c'est d'autant plus émouvant qu'au Musée des carrosses de Versailles elle est exposée derrière le phénoménal "sacre", le carrosse dans lequel son oncle Charles X se rendit à Reims pour son couronnement. Car il y a un musée des carrosses, à Versailles : chaises à porteur, traîneaux (ces messieurs et dames de la cour faisaient des courses de traîneaux dans la neige et sur les bassins gelés), il y a aussi le char funèbre qui conduisit la dépouille de Louis XVIII à Saint-Denis et toute une série de voitures impériales et républicaines. Ce musée est situé dans les anciennes écuries du château ; malheureusement, il est fermé depuis quelques années pour des raisons financières. Mais voilà qu'apparaît soudain la fée Délocalisation, avec sa ligne budgétaire magique. Aidée par la fée Décentralisation et la fée Démocratisation, elle a jeté son dévolu sur la ville d'Arras, en mal de culture, comme tout ce grand Nord français (le Louvre à Lens, Beaubourg à Cambrai, etc.). Résultat des coups de baguette : à partir de ce week-end et pour vingt mois, le Musée des beaux-arts d'Arras accueillera les plus beaux carrosses du musée de Versailles. Qu'on se rassure, ils ne seront pas tirés par des chevaux sur les routes harassantes du Nord, mais transportés par de gros camions sur l'autoroute. J'ai demandé à la responsable du Musée des carrosses de Versailles, Hélène Delalex, si le carrosse du sacre de Charles X était allé à Reims par la route. Oui, mais les roues ont été changées pour le voyage. Les roues d'apparat, replacées avant d'entrer à Reims, hautes de plus d'un mètre, sont taillées dans un bois d'une seule pièce, et sculptées, dorées ; la quantité de dorures, de bronze doré que contient ce véhicule de 7 tonnes est sidérante : on imagine l'effet sur la population rassemblée le long des voies menant à la cathédrale, en ce mercredi 29 mai 1825, pour peu que le soleil fût du sacre. Mais à l'époque, le roi ne se déplaçait pas sans son soleil. C'est Charles Percier qui dessina "le sacre", seul et dernier carrosse au sens strict conservé en France. Outre le carrossier (Daldringen), un statuaire pour ces ahurissantes allégories, un ciseleur, un peintre (Delorme), un brodeur (Delalande), j'en passe et des meilleurs du moment. De l'impériale aux amortisseurs, des lions aux anges, des velours aux nacres, j'ai circulé avec ma petite caméra au milieu de ce délire de luxe et de symboles, comme à la recherche de ce qui restait de nos fastes d'antan, et je suis tombé sur Laurent Hissier avec son petit pinceau, en train de nettoyer les moulures, les cannelures, les rosaces, et de passer son chiffon entre les seins des sphinges, les tresses des caryatides, les griffes des aigles (car Napoléon III a récupéré le carrosse pour le baptême de son fils). Le bonheur que Laurent Hissier éprouve à restaurer ce carrosse, c'est peut-être ce qu'il y a de plus précieux dans l'austère concept de préservation du patrimoine. A voir Exposition "Roulez carrosses !", Musée des beaux-arts, 22, rue Paul-Doumer, Arras (Pas-de-Calais). Tél. : 03-21-71-26-43. Jusqu'au 10 novembre 2013. A lire Art et techniques de la dorure à Versailles, de Laurent Hissier et Daniel Sievert, Edition Vial, 296 p., 75 €.

Contact:

06 63 75 00 25